Publié dans Politique

Général Andrianafidisoa - Sa dernière volonté

Publié le lundi, 11 octobre 2021

La dépouille mortelle du Général Andrianafidisoa, décédé le 5 octobre dernier à Antsiranana, est enterrée à Ambodivoara Ambohitsilaozana, au nord de la ville d’Ambatondrazaka, dans l’après-midi de dimanche. Il est inhumé dans un caveau à proximité de celui de son père Razafindrafidy. De son vivant, celui-ci, comme son épouse, était un puissant  « mpiandry » (berger) bien connu de tous servant à l’église protestante FJKM Vohidiala Finoana, à 25 km à l’ouest d’Ambatondrazaka.

 

Selon leur enseignement, les « mpiandry » s’opposent fermement à la pratique ancestrale malagasy consistant à retourner les morts à travers le « famadihana » organisé quelques années après le décès. Les « mpiandry » n’aiment pas que les membres de la famille viennent toucher à leurs restes mortels, où qu’ils soient. Pour ces hommes et femmes de foi, c’est contraire aux préceptes bibliques. Selon leur conviction intime, il faut laisser le corps cadavérique gîter là où il est enterré jusqu’au retour du Christ.

Fils aîné des adeptes de l’enseignement du mouvement de revivalisme (Fifohazana) d’obédience protestante à Madagascar, le défunt Général a voulu être inhumé comme son père dont le corps n’est pas enterré dans la tombe familiale où un « famadihana » a eu lieu récemment. Selon des témoins, Andrianafidisoa, communément appelé Fidy ou Daday, a fait savoir, au cours d’une grande réunion familiale à Vohidiala au début de septembre, qu’il voulait être enterré aux côtés de son père.

Danser joyeusement

L’église protestante FJKM Vohidiala Finoana dont la vie était intimement liée à celle du couple Razafindrafidy, les parents du Général, a programmé pour le 5 septembre dernier l’annuel rassemblement des « zanaka ampielezana », la diaspora. Le fils aîné a marqué sa présence à ce rendez-vous religieux dans le village qui a vu grandir ses frères et sœurs.

Comme s’il pressentait déjà qu’il partirait bientôt suivre sa femme, décédée en mai, on l’a vu en train de danser joyeusement avec les membres de la famille au bonheur de l’assistance. La danse en l’honneur du Très Haut est devenue une tradition acceptée de l’église protestante lors des rassemblements des « zanaka ampielezana ». A cette occasion, chacun essaie d’extérioriser sa joie pourvu que le geste l’accompagnant n’aille pas au-delà du bibliquement permis. Un événement heureux a aussi réuni à Vohidiala toute la famille du Général au début de septembre.

L’homme était très connu pour sa verve particulière et son engagement personnel vis-à-vis des affaires nationales, par-delà son statut d’officier général aux réputations retentissantes. L’histoire contemporaine de Madagascar retiendra pour longtemps son nom compte tenu de l’immensité de son œuvre pour la nation malagasy.

Redoutables

Il faisait partie de la deuxième promotion à l’Académie militaire (Acmil) d’Antsirabe où il était un instructeur de tirs. Le Premier ministre sous le deuxième mandat du Président Marc Ravalomanana (2007-2009), le Général de corps d’armée à la retraite Charles Rabemananjara et nom membre du Conseil de fampihavanana malagasy (CFM), était de la même promotion que lui. En vrai militaire, le Général Fidy était aussi un tireur d’élite de l’Armée. Il était parmi les plus redoutables dans ce domaine.

Son décès était une occasion pour les gens de différentes tendances politiques de se rapprocher. A Antsiranana comme à Antananarivo et dans l’Antsihanaka, les adversaires politiques ont fait taire leur divergence de vue en se retrouvant à un même endroit pour rendre un ultime hommage au fils de l’Antsihanaka.

Une messe religieuse a été célébrée samedi à la chapelle militaire d’Ampahibe à l’occasion du passage du corps sans vie du Général Fidy à Antananarivo. Beaucoup de personnalités, civiles et militaires, sont venues assister à ce moment de recueillement collectif. Ce faisant, le cortège funèbre a pris la direction d’Alaotra, la région d’origine de Daday. Que son âme repose en paix !

M.R.

Fil infos

  • Futur coach des Barea - Des noms circulent…
  • Meurtre de Miley
 - Les présumés auteurs écroués dont deux à Tsiafahy
  • Trafic de ressources naturelles - Classé parmi les crimes organisés
  • Catastrophes naturelles - Un don de 200.000 dollars octroyé par l'Union africaine 
  • Assemblée nationale - Trois projets de loi pour l’approbation de prêts adoptés
  • Animaux sauvages confisqués en Thaïlande - Rapatriement effectif cette semaine
  • Municipales à Antananarivo - La Diaspora solidaire avec les électeurs
  • Marc Ravalomanana - Insolent un jour, insolent toujours
  • ACTU-BREVES
  • Opposition - Le torchon brûle entre les ex-leaders du « hetsika fotsy »

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • La lutte continue !
    « Orange Day ». La journée internationale de sensibilisation de la lutte contre les violences basées sur le genre se tenait ce lundi 25 novembre. Une mobilisation générale sous la houlette de la Première dame, Mialy Rajoelina, visant la conscientisation sur les méfaits de cet anachronique délit, a eu lieu dans tout Madagasikara, au Kianjan’ny hira gasy, Ampefiloha pour Antananarivo. Etant entendu qu’il s’agit une Journée mondiale, des mouvements de sensibilisation parfois même de contestation contre les violences basées sur le genre ont été constatées à travers les grandes villes du monde. Paris, New-York, Londres et bien d’autres ont vu des manifestations logées à la même enseigne. Les femmes, de toutes les couleurs, de race, de religion, ont battu les pavés des grandes capitales pour dénoncer ce qu’il convient d’appeler les féminicides. Une nouvelle terminologie pour immoler sur l’autel de la justice humaine cette honteuse et désuète pratique.A Madagasikara, l’inusable…

A bout portant

AutoDiff